/!\ Avant de lire cet article, il est conseillé de connaître un minimum le MBTI. Si ce n'est pas le cas, par ici ! /!\
Vous
l’attendiez, la voici : la fiche MBTI de l’INFP. Parce que
dans l’Antre, on aime parler des gens bizarres et incompris qui
sauvent le monde dans leur cœur (et parfois en vrai, aussi). Je sais
qu’il y a beaucoup de lecteurs INFP sur ce blog : ceci m’a
fort arrangé quand j’ai eu besoin d’en interroger quelques-uns
pour l’article, au vu de mes difficultés à « saisir »
ce type. Merci encore à ceux qui m'ont filé un coup de main. Bonne
lecture !
Tour d’horizon de l’INFP
Je trouverai ce qui vous fait grandir !
Initiales : Introversion
Intuition Sentiment Perception
Nom : Le
guérisseur
Classification : Ce
type appartient au tempérament Idéaliste (NF) et au
sous-tempérament Avocat (NFP).
Représentation : Environ
4 % de la population, ce qui en fait un type rare. Il est plus
fréquent chez les femmes.
Sa
personnalité en quelques mots : Calme,
sensible, rêveur, créatif, très fidèle à ses
valeurs, original, tendance à s'opposer aux normes
Sa
spécialité : Imaginer
des possibilités de créer un monde plus en concordance avec ses
valeurs.
Passe-temps
de l’INFP lambda : Lire,
écrire, pratiquer des activités artistiques, s’évader dans des
mondes meilleurs, militer pour des causes diverses et variées,
aligner des idées farfelues, combattre Sauron, Voldemort, les nazis
et la Team Rocket en leur lançant des paillettes.
Professions
courantes : Métiers
des lettres (écrivain, journaliste, éditeur, chercheur…), de la
psychologie/psychiatrie, de l’art et de l’enseignement. Si l’INFP
est à l’aise dans les secteurs théoriques, certains d’entre eux
font aussi de bons acteurs/comédiens et humoristes. Son travail doit
être en accord avec ses convictions et représenter un moteur
d’épanouissement.
Ennéatypes
courants : 4,
9 et 6.
Quelques
INFP dans la culture :
Réels : William
Shakespeare, Edgar Allan Poe, Albert Camus, J.R.R Tolkien, Jean-Jacques
Rousseau, Laura Ingals Wilder, Oscar Wilde, Marcel
Proust, Anne Franck, Vincent Van Gogh, John Lennon, J.K Rowling + environ la
moitié des auteurs du mouvement littéraire romantique.
Fictifs : Belle
(La
Belle et la Bête de
Disney), Frodon Sacquet (Le
Seigneur des Anneaux),
Lucy Pevensie (Narnia),
Jamie Sullivan (A
Walk to remember),
Matthew Crawley (Downton
Abbey),
Norbert Dragonneau (Les
Animaux fantastiques), Shinji Ikari (Neon Genesis Evangelion), Violette Parr (Les
Indestructibles),
Carl Fredrickson (Là-haut),
Hanyuu Furude (Higurashi
no naku koro ni), Madoka Kaname (Puella Magi Madoka Magica), Primrose Everden (Hunger
Games)…
Dans la fiction, l’INFP est dans l’immense majorité des cas du
côté du « Bien », souvent le héros ou l’un de ses
proches alliés. Il est alors présenté comme un porteur de
convictions fortes qui triompheront du Mal.
Plongeon
dans le monde de l’INFP
Voyons
de plus près le fonctionnement du plus idéaliste (mais pas moins analytique) de tous les
types ! L’INFP est tellement confondu avec l’INFJ que
je me suis sentie obligée d’écrire un article entier
sur la fuckin’ différence entre ces deux types. Mais comme ça ne
suffira sans doute pas, j’en parlerai encore ici, à l’occasion
et entre autres.
Fonction
dominante – Sentiment introverti (Fi)
L’INFP,
comme l’ISFP, a pour fonction dominante le sentiment introverti
(Fi). Sa personnalité est bâtie autour de ses émotions et les
valeurs qui en découlent. A partir de ces valeurs, il se forge un
code moral personnel auquel il tendra à être le plus loyal
possible. L’INFP cherche à être lui-même et pour cela, il doit
d’abord se connaître lui-même : il passe de longs moments
immergé dans son monde, à observer ses émotions évoluer, former
des fresques que lui seul peut déchiffrer… Il est important à ses yeux de maintenir une cohérence au sein de ce système : il pourra longuement chercher à supprimer les contradictions dans ses pensées et actions, afin d'atteindre un état d'harmonie. Par extension, il repère avec facilité les incohérences dans les sentiments et engagements d'autrui. En général, il préfère même un interlocuteur ayant des valeurs éloignées des siennes mais cohérentes, qu'un interlocuteur dont les actes ne correspondent pas aux propos.
L'INFP aimerait pouvoir partager son spectacle intérieur avec les autres, mais il
lui est impossible de retranscrire exactement de ce qu’il vit en
termes conventionnels. Ainsi, malgré l’intensité et la chaleur
qu’il dissimule, l’INFP peine à exprimer ses ressentis et peut
sembler froid. Il déplore alors le décalage entre son réel vécu
et la manière dont on le perçoit. Ceci le met aux prises avec un
sentiment d’inadaptation sociale. Avec un traitement émotionnel si
lent et compliqué (c’est qu’il a beaucoup de matière à
gérer !), il n’est pas étonnant que l’INFP ne s’ouvre
pas au premier venu. Ses amitiés véritables sont rares, mais tout
aussi profondes et précieuses : concentré sur
l’individualité de l’autre, il a le don de percevoir
quelle essence unique l’anime. Contrairement aux FJ, qui ont tendance à vouloir influencer autrui, l'INFP rechigne à toucher au bois duquel les autres sont faits, par projection. Hormis lorsqu'il est sous l'emprise de sa fonction inférieure, il ne cherche pas à imposer son opinion.
Le
plus important dans la vie de l’INFP, outre demeurer authentique et
être fidèle aux gens qu’il aime, est de faire
vivre ses valeurs à travers ses projets.
Son travail, ses fréquentations, ses activités : tout doit
être aligné avec son système intime. Quoique ouvert d’esprit, il
rejettera ce qui s’y oppose frontalement pour préserver son
équilibre. Ainsi en pleine harmonie avec lui-même, l’INFP
s’épanouit et devient capable de rayonner sur le monde. Et vous
vous doutez qu’en fier représentant du tempérament NF, il le fera
souvent en adhérant à des causes ou en participant à des travaux pour le progrès de l'humanité. Dissident dans l’âme (il se
fiche des normes sociales et autres mondanités futiles), il pourra
déployer énormément d’énergie pour défendre ses idéaux. A
l’instar de l’ISFP, il éprouve une affection particulière pour
les minorités fragiles, rejetées ou peu visibles : handicapés,
petits animaux, victimes de discriminations… (Les xNFJ sont plus
sensible à la notion d’humanité dans son ensemble.) L’INFP est
ce genre de personne qui nourrit tous les soirs les chats errants de
son quartier, avant d’aller dîner avec son assoc’, une poignée
de réfugiés et une patrouille de scouts qui passait par-là.
(Vous savez désormais que si votre chien ne sait pas garder la
maison, c’est qu’il est probablement Fi-dom. Ou que le
cambrioleur est Fi-dom, ce qui implique que tous les animaux sont ses
amis.)
« Merde
Gérard, on avait dit quoi pour les raton-laveurs ? - Mais
il était tout seul, dans le froid, le pauvre chou… et puis
regarde ses yeux, là, awww <3 »
Vous
l’aurez compris : l’INFP mérite des câlins, pour le
remercier de contribuer à rendre l’humanité moins pourrie… ET
POURTANT, il a tendance à avoir une estime de soi très basse. Il
est même probable qu’il soit persuadé d’être un monstre
horrible, trompant le monde entier et indigne d’une quelconque
manifestation d’amour. En effet, son perfectionnisme est parfois si
extrême qu’il devient aussi méchant avec lui-même qu’il est
tendre avec son élevage de gerbilles. Et ce n’est pas son
aversion pour les critiques qui va l’aider… Etant très conscient de lui-même, ces dernières tendent à s'amplifier dans sa tête et peuvent le mettre dans des états terribles, même lorsqu'ils a conscience qu'elles ne visaient pas à le blesser. L’INFP aimerait
honorer le plus possible les valeurs qui lui sont chères, et peut
s’en vouloir terriblement de ne jamais atteindre cet idéal. Mais
nous y reviendrons plus tard dans l’article…
Note : Je dresse ici un portrait positif de l'INFP. Il existe bien entendu des INFP dont les valeurs sont tout à fait contestables, ou chez qui le concept de valeur se résume à faire ce qui lui plaît sans se soucier d'autrui.
Note : Je dresse ici un portrait positif de l'INFP. Il existe bien entendu des INFP dont les valeurs sont tout à fait contestables, ou chez qui le concept de valeur se résume à faire ce qui lui plaît sans se soucier d'autrui.
Fonction
auxiliaire – Intuition extravertie (Ne)
L’intuition
extravertie permet de générer de nouvelles idées à partir de ce
qui est extérieur à l’individu. Cette fonction permet à l’INFP
de se décentrer de lui-même pour s’intéresser à ce qui
l’entoure. Lorsqu’il développe Ne (en principe entre
l’adolescence et le début de l’âge adulte), l’INFP
ressent l’envie d’explorer d’autres points de vue, remuer et
échanger toujours plus d’idées… Beaucoup adorent voyager,
afin de découvrir de nouvelles cultures et de nouveaux paysages
inspirants. Ils peuvent aussi étudier (surtout les Sciences
humaines) ou développer leur réseau de connaissances, à la
recherche de dialogues autour des intérêts de chacun. En accumulant
ces expériences, l’INFP va enrichir ses propres valeurs et se
sentir plus heureux. Avec un binôme Fi-Ne bien entretenu, il
deviendra tolérant et curieux des autres, tout en sachant défendre
ce qui lui tient à cœur.
L’INFP
va aussi se servir de Ne pour tenter de résoudre des
situations contraires à ses valeurs. Couplée
à sa passion, son imagination lui permet de se figurer à quoi
devrait ressembler une société idéale et le pousse à trouver des
moyens d’améliorer celle d’aujourd’hui. Si beaucoup d’INFP
font d’excellents écrivains, c’est parce qu’ils sont doués
pour créer des univers de toutes pièces, dans lesquels ils
s’intégreraient parfaitement s’ils étaient aspirés entre les
pages. De plus, l’INFP a souvent beaucoup d’humour et une
fantaisie débordante, n’hésitant pas à donner vie aux idées les
plus absurdes et imprévisibles. Malgré son introversion (en général
doublée de timidité), il peut, comme son cousin ENFP, endosser le
rôle de clown de service pour remonter le moral des troupes. Le
risque est alors que les autres apprennent à l’aimer pour sa
façade, sans s’intéresser à ce qu’il cache au fond de lui…
(Un peu comme l’INFJ qui joue au larbin avec son Fe mais ne trouve
personne pour causer métaphysique avec le boss Ni.)
En
parlant de cela : le côté « révolutionnaire créatif » de
l’INFP peut entraîner une confusion avec l’INFJ. Pourtant, ces
deux types travaillent d’une façon tout à fait différente !
L’INFJ se dit « Il existe un problème. Qu’à cela ne
tienne : c’est l’occasion d’engendrer une solution ! ».
Il va étudier la situation en profondeur, générer une idée
directrice, établir un plan suivant cette idée, puis appliquer sa
stratégie. L’INFJ est un juge : il observe, écoute,
construit sous la surface (le temps de faire pousser des dragons et
une armée de milliers d’esclaves affranchis), et un beau jour il
flanque un grand coup de marteau et tout est plié. D’où la
préférence des NJ pour les monologues, où ils révèlent le fruit
d’un processus gardé secret. L’INFP, lui, se dit plutôt « Je
vais adapter mon point de vue, afin de percevoir en quoi ce problème
n’en est finalement pas tant un… ». Il va explorer les
possibilités autour du problème pour en découvrir un maximum de
facettes. L’INFP est un percepteur : il procède par
tâtonnements, rebondit, effectue des détours, voire rebrousse
chemin… Au final, il ira au bout de ses projets grâce à une
succession d’ajustements. D’où la préférence des NP pour les
dialogues, où les idées sont sans cesse brassées. En bref, l’INFJ
admet le problème et développe lentement une solution complète et
efficace qu’il appliquera à terme, tandis que l’INFP transforme
progressivement le problème en solution.
Note :
Il ne faut pas s’étonner si les NJ fictifs adorent détruire la
planète ou provoquer des révolutions à grande échelle. Dans leur
tête, on résout les soucis en rasant tout et en recommençant !
Mais en réalité, cette conscience de l’ampleur colossale du
travail à accomplir peut paralyser l’INFJ. C’est l’axe
Ni-dom/Se-inf : sa vision du concept (Ni) est si précise, si
parfaite, que son application (Se) lui paraît impossible et ceci le
décourage. L’INFP, beaucoup plus souple dans son approche, craint
moins de mettre les mains dans le cambouis. Il peut rappeler à
l’INFJ qu’il n’est pas indispensable de faire un sans-faute dès
le premier jet !
Fonction
tertiaire - Sensation introvertie (Si)
La
sensation introvertie établit des liens entre les sensations du
moment et les souvenirs sensoriels de l’individu, cherchant à lui
rappeler ses expériences passées. Elle amène à vouloir préserver
ce qui a été. Chose qui n’intéresse pas grandement l’INFP,
étant donné que la soif de découverte de Ne surpasse
habituellement le désir de stabilité de Si. Il est vite ennuyé par les cadres et les règles strictes (en particuliers si elles lui semblent absurdes ou nuisibles moralement), perçus comme des restrictions de liberté. Il est parfois un élève rebelle et dissipé en classe, bien que rarement aussi turbulent que des P extravertis. Son mode de lutte contre les règles - s'il lutte contre elles - sera plutôt passif-agressif. Par exemple, venir en cours avec une tenue vestimentaire non-autorisée et prendre un air hagard quand on l'interpelle : « Ah bon ? Mais pourquoi je ne peux pas m'habiller comme ça ? Je fais de mal à personne ».
Malgré son statut d’alien explorateur (c’est étrange :
pourquoi je pense soudain à une cabine bleue qui vole ?),
l’INFP tient à ses petits rituels. La combinaison Fi-Si le rend
d’ailleurs souvent nostalgique et peut l’amener à s’attacher,
malgré lui, à des lieux ou à des gens qu’il côtoie tous les
jours. Plusieurs INFP m’ont rapporté s’être surpris à établir
des connexions profondes avec des pairs, dans des situations où ils
ne l’avaient pas spécialement cherché : par exemple, lors
d’une année d’étude dans une petite classe, qu’ils pensaient
avoir traversé sans trop s’impliquer. Faits très déroutants pour
un type réputé lent à s’ouvrir sur le plan relationnel ! Eh
bien, le temps était juste passé par là…
Comme
son cousin l’INTP,
l’INFP est assez bordélique et à tendance à oublier de prendre
soin de son corps, bien que son cas ne soit pas aussi désespéré
que celui des Si-inf (ENFP et ENTP). Ainsi, il pourra sauter des
repas ou se coucher à des heures déraisonnées sans avoir
l’impression que ceci pose le moindre souci (il se rattrapera plus
tard, hein). En grandissant toutefois, il devient plus attentif à
son bien-être et peut se prendre d’affection pour tout ce qui
est produits naturels et autres régimes sains. Je n’ai pas trouvé
d’étude officielle, mais je suis prête à parier qu’on trouve
un pourcentage élevé de végétariens/végétaliens/végans chez les INFP comparé à la moyenne de la population : ils
trouveraient dans ces résolutions un excellent moyen de concrétiser
leurs idéaux. En différenciant la fonction Si, l'INFP gagne aussi en sens pratique : il perd moins souvent ses affaires, devient plus patient avec les formalités adminstratives, etc.
S’il délaisse sa fonction Ne, l’INFP tombe dans une boucle Fi-Si : il s’isole et ressasse à l’infini ses souvenirs et sentiments passés, ceux-ci devenant de plus en plus négatifs. Noyé dans ces eaux sombres, il considère que tout ce qui est issu de Fi représente l’unique vérité, c’est pourquoi les idées des autres sont rejetées tout-de-go. Pour sortir de sa boucle, il doit parvenir à récupérer Ne en douceur, par exemple avec une activité créative, de la lecture…
Fonction
inférieure – Pensée extravertie (Te)
La
pensée extravertie veille à la cohérence du monde extérieur. Elle
sert par exemple à construire des plans en évaluant les
conséquences logiques de chaque action, leur temps de réalisation,
etc. Elle est aussi utile pour argumenter ou déléguer des tâches.
La fonction Te de l’INFP est inférieure : cela signifie que
s’en servir lui coûte cher en énergie et qu’il la largue en cas
de stress. D’une nature effacée, l’INFP n’est pas du genre à
s’époumoner pour qu’on lui obéisse, tout le contraire de son
ombre, l’ESTJ. Il a besoin de beaucoup de temps pour transformer ses idéaux en plans d'action, ainsi qu'à mettre en oeuvre ces derniers : son désir de coller à Fi le rend très perfectionniste, le dissuadant de lancer la machine tant qu'il semble possible de l'imprégner davantage de son essence personnelle. Sinon, il peut simplement ne pas voir l'intérêt à sortir de sa bulle. Etant donné qu'il valorise énormément l'unicité des êtres, l'INFP est souvent allergique aux systèmes normatifs. Ceci peut le conduire à une posture individualiste, défendant un monde où les désirs personnels des gens sont sacrés, sans songer aux problèmes logiques que rencontrerait une telle société.
Lorsqu’il
est au calme, l'INFP peut trouver relaxant de faire des listes,
réorganiser son intérieur ou pratiquer des petits jeux de logique,
du genre sudoku, solitaire… Sous stress léger, il devient plus directif et pressé, manifestation d'une fonction Te trop souvent muselée. En revanche, quand la tension monte,
tout se complique. Il commence par perdre contact avec Te pour se
réfugier dans Fi, sa fonction préférée. Plus il s’accroche à
ses émotions, plus sa rationalité disparaît. Il se sent alors
enlisé dans ses états d’âme et peine à formuler des réponses
qui tiennent debout. L’INFP offensé peut se défendre avec des
sursauts agressifs ou de petites phrases sarcastiques, mais se trouve
démuni si on l’attaque sur les fondements logiques de sa position.
Il a aussi tendance à cacher sa colère ou sa tristesse durant un
moment, faute de savoir comment les exprimer avec des mots. (Ceci ne
l’empêchera pas de passer des heures à réfléchir à ce qu’il
aurait dû dire dans le passé.) On ne verra sans doute pas à quel
point, pendant ce temps, la tempête se déchaîne en lui.
Dans
un second temps, si le stress se prolonge et devient trop intense,
l’INFP va abandonner Fi et se vautrer dans Te. En mode
« dark-INFP », il devient hostile, manichéen et plus
borné que jamais, obsédé par le contrôle (des autres !) et
accusant les gens de tout faire pour l’exterminer - mais
emmerdez-le encore un peu quand même, ça lui donne des raisons de
continuer à se plaindre. Il songe à de terribles plans de
vengeance, réfléchit à ce qu’il pourrait infliger de pire à
untel pour le démolir, etc. Un certain nombre d’INFP m’a avoué
que si les non-INFP étaient témoins des horreurs qu’eux-autres
pouvaient concevoir, ils n’oseraient plus les approcher. (En fait
un dark-INFP, c’est un NTJ avec une morale.) Plus tard, en revenant
à Fi, il va s’en vouloir à un degré inimaginable d’avoir pu
penser de telles choses : soyez-la pour l’aider à décuver !
Dites-lui que la colère est nécessaire pour évacuer nos pensées
les plus sombres, et qu’il aurait autrement gardé tout ce poids en
lui. Acceptez-le. Se sentir accepté dans toutes ses facettes
émotionnelles est très important pour l’INFP. Comme l'ISFP, il lui faudra beaucoup de temps (30 bonnes années au moins) avant d'équilibrer cet aspect de lui.
Le pouvoir du guérisseur
Je
voulais vous partager un peu de mon expérience de vie avec des INFP,
afin d’illustrer ce qu’ils sont capables d’apporter au monde…
Après
des années collèges pas franchement cool, j’étais devenue une
ado cynique et renfermée. J’étais seule depuis toujours, croyant
dur comme fer que ça ne changerait jamais. (Et puisque j’ignorais
ce qu’était une relation saine et enrichissante, je n’avais pas
l’impression de louper quelque chose.) C’est alors qu’au lycée,
j’ai rencontré une bande de filles, quasi-toutes IxFP. Elles
furent les premières à distinguer mon humanité sous cette froide
carapace, à oser donner quelques pichenettes pour la fendiller. A
l’époque, je croyais que la terre entière voudrait me dépouiller
jusqu’à l’os si j’avais le malheur de tendre une main. Elles,
elles m’ont prises dans leurs bras. Elles m’ont écouté,
encouragé, elles m’ont redonné goût à l’existence, elles
m’ont appris à croire en moi et à m’intéresser un peu aux
autres. Et comme ça. Gratuitement. Cette gentillesse sortie de nulle
part, c’était tellement nouveau pour moi… Elles m’ont
véritablement transformée. Je me suis fait d’autres amis depuis,
de tous types (j’avoue que j’aurai fini par péter un câble à
force de n’être entourée que d’ISFP et d'INFP…), mais peut-être que
cela n’aurait jamais pu se produire si personne ne m’avait ainsi
relevé. Si personne ne m’avait donné ma chance, voyant plus loin
que mon apparence et les sales rumeurs qui courraient à mon sujet.
Sans elles, j’aurais sans doute réussi sur le plan scolaire, mais
que serait-il arrivé à mon cœur ? Je ne préfère pas l’imaginer.
C’est
ça, le pouvoir du guérisseur.
Communication avec l’INFP : un petit conseil
Je profite à nouveau de mes expériences pour aider, ayant eu beaucoup des relations avec des Fi-dominants (je vais finir par croire que je les attire). Bien
que tout individu équilibré puisse aborder une large palette de
sujets dans des styles communication différents, en fréquentant beaucoup de personnes d’un même type,
une coloration générale finit par se dégager.
Si
vous laissez des INFP entre eux (ou avec d’autres NF/Fi-dom), leur
discussion finira forcément par tourner autour des notions de Bien
et de Mal. L’INFP va évoquer ce qui lui semble acceptable ou
non en société et pourquoi, en basant son jugement sur ses
ressentis profonds et son expérience. Il va comparer l’état du
monde actuel avec l’état dans lequel il serait si sa vision du
Bien était appliquée, puis proposer des moyens de réduire l’écart
entre les deux. S’il a bien développé son Ne, il va chercher à
se nourrir de l’opinion de l’autre pour enrichir sa propre
opinion (à moins que les paroles d’en face entrent en totale
contradiction avec les valeurs fondatrices de l’INFP). Lors de
discussions plus légères, il va s’appuyer davantage sur son
intuition, en présentant ses dernières inventions
débiles-mais-géniales, ou en partageant ce qu’il a vu/lu/entendu
d’intéressant il y a peu (à mettre en lien avec ses valeurs, bien
sûr). Ex : « J’ai lu un article sur telle culture
étrangère, c’était captivant ! Alors, ça vous parle ou pas
? (sous-entendu : qu’est-ce que ça nous apporterait de nous
imprégner plus de cette mentalité ?) »
J’ai malheureusement fait souvent l'expérience d’INFP ne sachant pas composer
avec des
styles de communication éloignés, alors je me permets de fournir quelques conseils. Un cas fréquent, chers INFP : quand un
type T vous bombarde d’une logique froide, alors que vous tentez
désespérément de le faire réagir émotionnellement. (J’ai
cru comprendre que cette attitude vous blessait et vous énervait
beaucoup.) Sachez qu’à cet instant, le type T n’est pas en train
de vous signifier son indifférence ou de se moquer de vous ! En
fait, il vous bombarde d’une logique froide précisément parce
que vous tentez de le faire réagir émotionnellement. Pour lui,
faire face aux sentiments d’autrui ne va pas de soi : cela lui
demande une grosse quantité d’énergie. Et lorsque le niveau
d’énergie est trop bas, il devient incapable de vous gérer. (A
titre comparatif, c’est comme si vous étiez morts de fatigue et
que soudain quelqu’un vous sautait dessus pour vous forcer à
parler de systèmes logiques dans le style de Wikipédia.) Le type T
considère alors votre attitude comme agressive et se défend avec ce
qu’il maîtrise le mieux. Insister ne sert donc à rien,
mais alors vraiment à rien. Au contraire, vous allez l’amener à
se replier toujours plus, ou bien à vous parler d’une manière de
plus en plus dure. Ce qui fera redoubler votre émotivité. Le cercle
vicieux sera en marche…
Si
vous tenez absolument à établir une connexion affective avec lui,
laissez-le récupérer et revenez plus tard. Autrement, il faudra
accepter de discuter avec un frigo pour cette fois-ci. Ce n’est pas
qu’une question de volonté de la part du T, il a juste ses
limites. N’hésitez pas à lui expliquer précisément ce que vous
attendez de lui : demandez-lui un câlin, dites-lui qu’écouter
sans répondre vous aiderait déjà beaucoup, etc. N’attendez pas qu’il devine vos besoins tout seul : il ne les devinera pas. Il n’est pas
nécessairement réticent à vous aider, seulement un
peu con émotionnellement. Pour finir,
n’oubliez pas qu’il peut vous aider d’une autre manière, en
décrivant une nouvelle vision de votre problème ou en vous
construisant une solution en béton.
Chouettement
vôtre !
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